Cimetière du Nord

retour

Henri BANNETEL

1918-1941

Résistant
Section 2 Rang 32 Tombe 1

Henri Bannetel était résistant pendant la Seconde Guerre Mondiale. C'est un jeune rennais né le 01/01/1918.
Quand commence l'occupation allemande, Henri est étudiant à la Faculté de médecine de Rennes. Dès 1940, il décide de s'engager contre les allemands, entre dans la résistance, et coordonne plusieurs groupes des jeunesses communistes au sein de l'université. Il devient responsable du Front National de Lutte pour la Libération et l'Indépendance de la France dès sa création en 1941 . Il assure des liaisons entre Paris et la Bretagne et le transport de matériels destinés aux premiers groupes paramilitaires en

gestation. Début 1941, il est nommé responsable au sein de l'Organisation des Jeunesses Communistes pour le département d'Ille-et-Vilaine. Avec des camarades, il imprime des tracts antiallemands qu'il distribue aux étudiants et aux ouvriers de la SNCF. Il participe à la destruction des étiquettes de wagon de marchandises en partance pour l'Allemagne.

Les agissements des résistants autour de l'école de médecine se font remarquer. Dans ce quartier, beaucoup de tracts sont distribués. La Gestapo finit par arrêter un étudiant en médecine pour trafic d'or. À ce moment, le jeune homme devient  leur indicateur en échange de sa liberté et dénonce Henri Bannetel.

Le 25 juin, ce dernier sera arrêté par la gestapo pour "agissements communistes". Il est alors mis au secret pendant 8 jours, ne dévoilant rien de son activité ni du mouvement de résistance auquel il appartient. Il sera transféré au camp de Compiègne en juillet. Désigné comme otage, Henri fait partie des 79 désignés en représailles des attentats commis les 28 novembre et 7 décembre 1941. Il est fusillé au Mont Valérien (Suresne, Hauts-de-Seine) le 15 décembre 1941.

Il sera inhumé au Cimetière du Nord le 18/12/1946. 

À titre posthume, il fut cité à l'Ordre de la Division en décembre 1945, avec attribution de la Croix de Guerre avec étoile d'argent. Il est aussi nommé capitaine au titre de la Résistance Intérieure Française (RIF) le 10 octobre 1950.

Juste avant son exécution, Henri Bannetel écrivit une dernière lettre,   conservée aujourd'hui au Mont Valérien , dont voici un extrait :

Le 9 décembre 1941.

Chers amis,

La lettre que voici sera la dernière que vous recevrez de ma main. Quand vous la recevrez, vous aurez déjà appris ma mort par la voie des journaux. Dans la lettre que je vous envoyais il y a quelques jours, je vous parlais des conditions de vie ennuyeuses mais supportables dans lesquelles nous avons vécu jusque ici. (...) Nous sommes en effet considérés comme otages et c'est comme tel que nous allons être fusillés, pour " payer " l'attentat terroriste qu'un (autre) aura commis. Au moment où j'attendais l'autorisation d'aller passer mes examens j'ai été appelé avec neuf autres internés pour être mis au secret dans un coin du camp en attendant d'être collés au mur. C'est dur de mourir à 23 ans, surtout de telle sorte, mais je serai aussi calme devant la mort que je le suis maintenant pour vous écrire. Je meurs la conscience absolument tranquille et ce n'est pas moi qui suis à plaindre. Je regrette seulement ma vie d'études médicales, si passionnantes et aussi l'ambiance joyeuse de la salle de garde. Bientôt je connaitrai ce secret peu enviable qu'est l'expérience de la mort, ce sera mes derniers travaux de physiologie.

Sur ce je vous sers cordialement la main à tous et vous prie de transmettre mon salut à nos professeurs.

Adieu,

Henri Bannetel.