Cimetière de l'Est

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Albert BRIAND

1917-1944

Résistant
Cimetière de l'Est
Section 19C Rang 2 Tombe 5

Né le 2 novembre 1917 à Pléchâtel, Albert Briand est fils d'agriculteurs. Son père décède alors qu'il n'est encore qu'un enfant, et est donc élevé par sa mère, devenue ouvrière, avec qui il vit à Rennes, rue de l'Alma.
Albert Briand devient porteur de dépêches aux PTT puis employé de magasin. Quand la guerre est déclarée en 1939, il devient soldat dans l'aviation. Plus tard, durant l'Occupation, il parviendra à revenir en Ille et Vilaine, et intègrera la Résistance aux alentours d'août 1943,

 au sein du réseau Action Secrète - Libération Nord, dans le secteur de Guipry. Il participe alors au transport d'armes ainsi qu'aux attaques de convois allemands sur l'axe Rennes-Redon.

Avec son camarade et responsable de secteur Marcel Bouget, il est à Guipry le 24 mai 1944 au soir, vraisemblablement pour récupérer des armes stockées dans une carrière par l'armée française lors de la Débâcle de 1940. Ils sont alors accueillis par Paulette Spitzer, qui réside au Port de Guipry. Cette femme, épouse d'un médecin juif qui a dû fuir à Paris pour se cacher, vit avec sa fille et aide tant qu'elle le peut les résistants des environs de Guipry et de Rennes.

Mais ce soir du 24 mai 1944, Albert Briand et Marcel Bouget auraient été dénoncés, leur présence chez Madame Spitzer révélée aux nazis. C'est ainsi que cinq hommes de la police allemande viennent les arrêter. Mais les deux hommes ne se laissent pas faire, et parviennent à s'échapper, se cachant sur le toit de la maison. Les allemands les recherchent dans toute la maison ; ils restent introuvables, et la police quitte la maison et s'apprête à repartir.

Malheureusement, ce serait à ce moment qu'un des deux résistants sur le toit aurait perdu l'équilibre, de même qu'une chaussure, dont le bruit de la chute alerta les allemands, qui levant les yeux les virent au niveau de la tête de cheminée. Très vite encerclés par l'ennemi, Albert et Marcel doivent prendre une rapide décision : soit ils se rendent vivants, au risque de divulguer sous la torture des informations précieuses sur leur groupe de résistance et leurs actions, soit ils se tuent, maintenant. La décision est rapide ; Michel Bouget, revolver à la main, tue son ami Albert Bouget, avant de se tirer lui-même aussitôt une balle dans la tête.

Paulette Spitzer sera arrêtée cette même nuit, puis déportée en Allemagne. Elle reviendra à Guipry aux lendemains de la Libération. Il faudra attendre 1945 pour offrir à nos deux héros des funérailles officielles avec les honneurs militaires qui leur sont dus, en l'église Saint Germain de Rennes. Puis leurs corps seront inhumés au Cimetière de l'Est. Un monument commémoratif sera par la suite édifié à Guipry pour rappeler cette nuit tragique. Et en hommage à Albert Briand, "combattant de la Libération", le conseil municipal de Rennes donnera son nom à une rue de la ville le 16 octobre 1957.

Albert Briand fut, à titre posthume, décoré d'une citation à l'Ordre de l'Armée portant attribution de la Croix de Guerre avec Palme.