Cimetière de l'Est

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Joseph VAILLANT

1921-1942

Résistant
Cimetière de l'Est
Section 19C Rang 1 Tombe 8

Joseph Vaillant, né le 27 mars 1912 à Saint-Renan dans le Finistère, est comptable à la Trésorerie Générale durant la guerre. Il épouse Paulette en avril 1942, et mère de sa fille Josette née en janvier 1942. Tous résident à Rennes, rue de Vern.
C'est un homme très discret, parlant peu à ses voisins et collègues de travail, et pour cause : il est résistant. Même son épouse n'en a pas connaissance. Membre de l'Organisation Spéciale (créée par le Parti Communiste Français clandestin pour lutter rapidement contre l'armée allemande) mais aussi du réseau Overcloud (dépendant de la France Libre à Londres, destiné à parachuter des armes et du matériel en zone occupée), on découvrira plus tard son rôle dans la Résistance.

Alors que les troupes allemandes envahissent Rennes le 17 juin 1940, Joseph Vaillant est déjà en action, récupère des armes abandonnées par l'armée française à Vern sur Seiche, où il organise également un groupe de résistance en lien avec les cheminots de la SNCF. Il va ensuite multiplier les actions de récupération d'armes et de munitions comme à Betton en août 1940. Quelques semaines plus tôt, il tuait un garde allemand à Thorigné-Fouillard.

En 1941, il participe à l'attaque des bureaux du Rassemblement National Populaire (RNP) et de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme (LVF), deux instances ouvertement collaborationnistes. À Noyal-sur-Vilaine, il sabote une ligne téléphonique Paris-Rennes. En 1942, il se procure les plans de la gare de triage de Rennes et des explosifs en vue de sa destruction. Il n'aura pas le temps d'agir.

Le 22 septembre 1942 à 7h45, alors qu'il s'apprête à quitter son domicile pour se rendre à son travail, il voit arriver trois hommes de la Gestapo, en civil. L'un d'eux, parlant français, lui déclare: "Vous êtes Monsieur Vaillant, je vous arrête". Devant son épouse, sa petite fille et ses beaux-parents les agents de la Gestapo  perquisitionnent, à la recherche d'explosifs, mais ils ne découvrent pas le faux-grenier où sont cachés une caisse d'armes et de munitions.

Il est incarcéré à la maison d'arrêt de Rennes, accusé de sabotage, espionnage et atteinte à la sécurité de l'armée allemande. Il y sera détenu durant trois mois.

Joseph Vaillant fait partie des trente accusés de terrorisme et communisme qui seront jugés en décembre 1942 par le Tribunal Militaire Allemand basé à Rennes : le Feldkommandantur 748. La sentence est lourde; vingt-cinq d'entre eux sont condamnés à mort. Joseph Vaillant sera exécuté pour détention d'armes et pour participation à divers attentats contre les nazis. Son épouse apprend la sentence par la presse locale.

L'exécution a lieu le 30 décembre 1942 à Saint Jacques de la Lande, au stand de tir de la Maltière. Joseph Vaillant est fusillé à 10h02. Sommairement inhumé au cimetière de Saint Jacques, il recevra des obsèques officielles en janvier 1945, avant d'être ré-inhumé à Rennes au "carré des résistants" dédié entre autres aux "fusillés de la Maltière".

À titre posthume, Joseph Vaillant déclaré Mort pour la France obtiendra le grade de Sous-Lieutenant dans les Forces Françaises de l'Intérieur, il sera fait Chevalier de la Légion d'Honneur pour faits exceptionnels de guerre et de résistance. Il sera décoré de la Croix de Guerre avec étoile d'Argent et de la Médaille de la Résistance.