Cimetière de l'Est

retour

Raymond CORNON

 - ©  collection privée Jean-Pierre Blandel.

1908-1982

Architecte
Cimetière de l'Est
Section 13 Rang 2 Tombe 7

Raymond Cornon, architecte infatigable chargé notamment des Monuments Historiques, est une figure emblématique de la reconstruction des grandes villes d'Ille et Vilaine, en particulier Rennes et Saint Malo, au lendemain des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale.

Fils d'un graveur lithographe, Raymond Cornon est né le 9 janvier 1908 à Rennes. Après des études au Lycée Chateaubriand, il part ensuite se former à l'École Nationale Supérieure des Beaux-arts et la Faculté des Lettres de Paris, sans oublier un passage à l'Institut français des Pays-Bas à Amsterdam. Et c'est en 1933 qu'il obtient son diplôme d'État d'architecte.

Il va ensuite occuper plusieurs importantes responsabilités en Bretagne, tout en gérant son cabinet d'architecte à Rennes. Il sera donc professeur d'Histoire de l'Art au sein de l'École Régionale d'Architecture de la ville (de 1937 à 1948), et lauréat de l'Institut de France en 1933, 1934 et 1935.  Il est également, à partir de 1942, conseiller technique pour l'Éducation Nationale (jusque 1970) et surtout architecte en chef des Monuments Historiques (jusque 1973). Il devient aussi architecte des bâtiments civils et palais nationaux, ayant principalement en charge du Palais de Justice de Rennes (de 1946 à 1964), et architecte de l'ancien archevêché de Rennes (de 1946 à 1974), inspecteur de la Société d'Archéologie française, expert à la Cour d'Appel de Rennes (en 1956), expert pour la commission d'action économique régionale (de 1964 à 1969), délégué de la demeure historique d'Ille et Vilaine en 1962.

Au travers de toutes ses responsabilités, Raymond Cornon va devenir un des représentants de la reconstruction et de la restauration de Rennes, Saint Malo, Fougères, Quimper, Vannes, Vitré et Nantes, en cette période d'après-guerre où il faut réparer les dégâts provoqués par la guerre et les batailles de la Libération. Il s'occupe également de Châteaubriant, de Clisson, ainsi que du château des ducs de Bretagne et de la cathédrale de Nantes, il restaure le calvaire de Plougastel ainsi que le tombeau de Jean V au sein de la cathédrale de Tréguier.  

C'est surtout pour la ville de Saint Malo que son oeuvre de reconstruction est conséquente, en partenariat avec son adjoint Henry Couäsnon : la ville corsaire, fin 1944, était détruite à 80% après avoir brulé dix jours durant. Avec un souci d'exactitude et de précision, l'architecte dirige la restauration des remparts, du grand donjon de la cathédrale, des façades des immeubles de la place du Château, des rues Saint Vincent, Saint Philippe, d'Orléans, de Dinan... Il transforme la chapelle Saint Benoit en tribunal et restaure le tombeau de Chateaubriand. Il a gardé chaque pierre épargnée par les bombardements.

Pour le remercier pour ce travail titanesque, le ministre de l'Éducation Nationale le nomme Chevalier de la Légion d'Honneur en 1956. Il reçoit d'ailleurs cette distinction à Saint Malo. En 1973 il se voit pourtant retirer la fonction d'architecte en chef des Monuments Historiques et ne termine donc pas la restauration de la cathédrale Saint Vincent, malgré la contestation des malouins qui le voient comme " celui qui a mis toute la restauration de ce vénérable monument en route (...), celui à qui Saint Malo doit son nouveau visage et sa nouvelle beauté, (...) celui qui, enfin, a consacré tous ses efforts et tout son amour à la renaissance d'une cité glorieuse que la guerre avait anéantie " (courrier de Pierre-Émile Buron, citoyen d'honneur de Saint Malo, adressé à Mme Georges Pompidou).

Archives privées des architectes Raymond Cornon, Jean-Pierre Blandel et Christian Couasnon.

© Portrait de Raymond Cornon                ©collection privée Jean-Pierre Blandel.