Cimetière du Nord
Famille BEZIERS-LAFOSSE
1840-1908
Architectes
Cimetière du Nord
Section 7 Rang 31 Tombe 1
La famille Béziers-Lafosse compte parmi ses membres des architectes rennais du XIXème siècle : Hyppolite et son fils Albert
Commençons par Albert, Léonard, Hyppolite Béziers-Lafosse, plus connu sous le nom d'Hyppolite Béziers-Lafosse. Né le 30 novembre 1814 à Versailles, il apprend le métier d'architecte avec son père Victor, ancien entrepreneur des Ponts et Chaussées de Versailles devenu architecte à Rennes. Grâce à lui mais aussi à son beau-père, influent rennais polytechnicien, ingénieur et professeur de mathématiques, il va évoluer auprès de personnes influentes qui l'aideront à faire reconnaitre son talent.
Hippolyte et son épouse auront cinq enfants, et la famille vivra à Saint Servan à partir de 1839. La préfecture d'Ille et Vilaine le charge alors de la réalisation des travaux pour les bâtiments publics de l'arrondissement de Saint Malo. Il supervise alors la construction du Tribunal et de la Sous-Préfecture à Saint Malo, sous la direction des architectes départementaux Richelot et Couëtoux. Aussi, il participe activement aux préparatifs du voyage de Napoléon III dans cette même ville, en août 1859, se chargeant notamment de l'aménagement des appartements de la sous-préfecture pour le recevoir, sans oublier la prise en charge de tout le service d'ordre en sa qualité de chef des pompiers de la ville.
Le 2 novembre 1860, Hippolyte Béziers-Lafosse est promu architecte départemental par la Préfecture d'Ille et Vilaine, il a alors 46 ans et il occupera ce poste pendant vingt-trois ans.
Tout au long de sa carrière il proposera des bâtiments néoclassiques, maniéristes, rationalistes, néogothiques... Citons, entre autres, la mairie-école de garçons de Plerguer, les immeubles de Cancale et Saint Servan, l'École Normale d'Instituteurs à Rennes, le pavillon des archives départementales à Rennes, la restauration de la préfecture d'Ille et Vilaine (ancien hôtel de Ruberso) à Rennes avec Jean-Baptiste Martenot... Mais la diversité des styles architecturaux qu'il utilise n'est pas son seul atout : il comprend surtout les besoins de l'administration que doivent abriter les bâtiments en question. Ainsi, il épure le décor intérieur, équipe les salles du chauffage central, etc...
Devenu architecte départemental sous le Second Empire, Hippolyte Béziers-Lafosse conservera son poste à l'évènement de la IIIème République, alors que tant d'autres haut-fonctionnaires sont remplacés par d'autres épousant davantage les idées de l'autorité officielle. Mais alors qu'il formait son propre fils Albert depuis dix-sept ans pour que ce dernier lui succède, cette volonté ne fut pas appliquée. Lors de son départ en retraite, c'est Jean-Baptiste Laloy qui devint architecte départemental en 1883.
Hippolyte mourut 13 ans plus tard, chez lui, au 5 quai Lamennais à Rennes.
Un de ses fils, Albert, devint donc également architecte, même s'il ne fut pas nommé par la Préfecture sur le poste qu'occupait son père. Né en 1840, il avait intégré l'École des Beaux-arts de Paris en 1863 pour se préparer à son métier. Il y était élève de Philippon. Il devient ensuite conducteur de travaux à Paris, et est même nommé architecte ordinaire de l'Hôtel de Ville de Paris. De retour à Rennes, il fait construire plusieurs églises et presbytères, telles que les églises de Moncontour, de Napoléonville (aujourd'hui Pontivy), de Noyal-sur-Vilaine, de Guignen... ainsi qu'une trentaine