Cimetière de l'Est
Jean JAFFRES
1911-1942
Résistant
Cimetière de l'Est
Section 19C Rang 1 Tombe 2
Fils d'agriculteurs et originaire de Saint Marc dans le Finistère, Jean Jaffrès est né le 26 août 1911. Avec son épouse Berthe ils ont une petite fille, Maryvonne, née en 1941. La famille vit à Rennes, au 10 rue Pierre Martin.
Jean Jaffrès fait partie des résistants de la première heure. Dès 1940 il participe à la création de groupes de résistance, dont les membres travaillent dans les ateliers de la SNCF à Rennes et à Fougères. Il est alors membre d'organisations résistantes communistes clandestines : l'Organisation Spéciale puis le Front National de Libération de Lutte pour la Libération et l'Indépendance de la France. Son action revêt plusieurs formes : rédaction et distribution de tracts anti-nazis, participation à des missions de récupération d'armes notamment à Redon.
En 1941 et 1942, les résistants, plus organisés, plus armés, plus nombreux, intensifient leurs actions.
Jean Jaffrès prépare, avec d'autres camarades, des attentats à Rennes visant l'armée nazie ou des organismes collaborationnistes à Rennes, ainsi que des sabotages de voies ferrées, des attaques de matériels roulants allemands. Il a saboté une rame de 87 wagons de transport nazi en coupant les boyaux de freins et en ensablant les boites d'essieus, en gare de Rennes.
En septembre 1942, la police de sûreté allemande et la Gestapo enquêtent et organisent une vaste répression. Jean Jaffrès est alors interpellé à son domicile le 22 septembre 1942 à 7h du matin. Il est arrêté, soupçonné d'être le leader d'un groupe de résistance à la SNCF de Rennes ayant dirigé des opérations contre les troupes, locaux et matériels allemands.
Jean Jaffrès est alors emprisonné à la maison d'arrêt de Rennes, quartier Jacques Cartier, jusqu'à son jugement intervenu le 15 décembre 1942, concernant trente autres accusés pour actes de francs-tireurs. Le 22 décembre, la sentence tombe, vingt-cinq, dont Jean Jaffrès, sont condamnés à mort.
Le 30 décembre, ils sont transportés par camion cellulaire jusqu'au stand de tir de la Maltière à Saint Jacques de la Lande, lieu d'exécution de l'armée allemande. Les riverains et autres détenus de Jacques resteront marqués de les avoir entendus chanter "la Marseillaise".
Jean Jaffrès est exécuté à 10h08. D'abord inhumé au cimetière de Saint Jacques de la Lande, il sera transféré à la lors d'obsèques officielles, où il sera inhumé dans le carré des Résistants à Rennes.
Jean Jaffrès sera déclaré Mort pour la France. À titre posthume, il recevra le titre de Lieutenant ayant combattu dans les Forces Françaises de l'Intérieur, ainsi qu'une citation à l'Ordre de la Division portant attribution de la Croix de Guerre avec étoile d'argent, ainsi que la Médaille de la Résistance. Depuis 1953, il existe à Rennes une rue Jean Jaffrès, dans le quartier Francisco Ferrer-Landry-Poterie, pour honorer la mémoire de ce résistant.