Cimetière du Nord
Famille MELLET
1807-1926
Architectes
Cimetière du Nord
Section 10 Rang 3 Tombe 4
Dans cette famille, père et fils sont de célèbres architectes rennais. Henri repose maintenant avec son père dans la même sépulture alors que son frère Jules, qui en plus d'être architecte était membre du clergé, est inhumé sur l'Ile de Wight, à l'Abbaye Notre Dame de Quarr.
Jacques Mellet (1807-1876) est un architecte né à Vitré, qui s'installe à Rennes au début des années 1840 lors de la construction des quais de la Vilaine, apportant une toute nouvelle aire d'urbanisation à la ville. Bien qu'il n'ait pas suivi la formation classique des grands architectes à l'École des Beaux-arts de Paris, il gagne en renommée et devient même le vice-président de la Société des Architectes de Rennes en 1849. Jacques Mellet construit quelques hôtels particuliers dans la ville : l'hôtel Mellet ou encore l'hôtel Farcy. Mais c'est surtout dans le sud de Rennes et vers Vitré qu'il réalise des églises et des châteaux, avec un goût très prononcé pour le style néogothique, visant à faire revivre les formes médiévales en s'inspirant fortement des belles églises et cathédrales du XIIè au XVè siècle. Ses travaux les plus significatifs sont : la chapelle des Missionnaires de Rennes (aujourd'hui détruite), le château de Crévy (Chapelle-Caro), les Nétumières (Erbrée), le château de Juzet (Guéméné-Penfoa), ou encore la tour de Notre-Dame de Rennes, les églises de Bécherel, Betton, Clayes, Dingé, Goven, la Mézière, Saint-Martin de Vitré.
Père de quatre enfants dont Jules (1846-1917) et Henri (1852-1926), Jacques tient à leur transmettre son savoir-faire. Il pousse donc son aîné Jules à étudier l'architecture aux Beaux-arts de Paris en 1868, pour ensuite travailler avec lui dans son cabinet.
Jules, pendant six années d'études, se passionne pour cet art. Mais les soucis de santé de son père le conduisent à écourter sa formation pour reprendre le cabinet Mellet et ses chantiers, en 1872. Henri, après un baccalauréat et une licence de Droit, va de façon moins évidente commencer à son tour une formation à l'École des Beaux-arts de Paris, sans doute pour venir en aide à son frère avec qui il est très lié. C'est ainsi qu'il intègrera à son tour l'entreprise familiale, jusqu'à en prendre la direction en 1884, quand Jules décide d'intégrer l'ordre des bénédictins à l'abbaye Saint-Pierre de Solesme.
Henri et Jules entretiendront une longue correspondance, où ils débattront de l'architecture et des difficultés techniques rencontrés sur des projets, et s'apporteront mutuellement des conseils pour des constructions ou des restaurations. Très influencés par Arcisse de Caumont et encore plus par Eugène Viollet-Le-Duc et son " Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIè au XVIè siècle ", ils sont comme leur confrère Arthur Regnault passionnés par la conception d'églises Avec les années, Henri Mellet prône des bâtiments qu'il veut que l'on remarque, qui affirment leur fonction souvent religieuse, sans doute en réponse militante à la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905. Citons ses travaux pour les églises de Fougères, Janzé, Melesse, Montfort-sur-Meu, Saint Aubin du Cormier, Talensac, Saint Malo du Phily, etc... Il sera également l'architecte du lycée Saint Vincent de Paul et de sa chapelle. Et il ne s'arrête pas seulement à l'architecture religieuse, car il conçoit des hôtels particuliers comme son père (le sien, au 10 rue Hoche à Rennes ou la villa Ker Nevez à Paramé), ainsi que des châteaux (L'Eclosel à Nouvoitou, le château du Val à Saint Just, celui du Raguin à Chazé sur Argos) dont beaucoup sont aujourd'hui inscrits Monuments Historiques.