Cimetière du Nord
Louis-Guy RICHELOT
1786-1855
Architecte
Cimetière du Nord
Section 2 Rang 5 Tombe 33
Architecte néoclassique par excellence durant trente-cinq années de carrière, Louis Richelot a transmis à travers ses réalisations son goût pour la renaissance Italienne à Rennes, tandis qu'en cette première moitié du XIXème siècle la ville s'agrandit et s'embellit
Louis Richelot est le fils d'un avocat au Parlement de Bretagne et le frère d'un doyen de la Faculté de Rennes. Né à Rennes le 27 juillet 1786, il développe très vite un intérêt pour l'architecture, et à l'âge de seize ans il est engagé par Félix Anfray, ingénieur des Ponts et Chaussées d'Ille et Vilaine, qui lui apportera sa première formation. Un an plus tard, il le nomme d'ailleurs premier conducteur des travaux du Canal d'Ille et Rance, creusement qui doit relier Saint-Malo à Redon. Puis le manque d'offres d'emploi le motive à s'installer à Paris, en 1806, pour poursuivre sa découverte du métier d'architecte, en se formant auprès d'Antoine-Marie Peyre. Notons que cet architecte était le fils de Marie-Joseph Peyre, auteur des " OEuvres d'Architecture " (1765) et surtout admirateur d'André Palladio célèbre architecte de la renaissance italienne et auteur de traités de référence. Cette passion pour ce vénitien marquera très fortement Louis Richelot.
Après avoir travaillé avec Peyre sur plusieurs projets comme au château d'Ecouen ou encore au théâtre de la Gaité à Paris, mais également après avoir montré son habileté dans la levée de plans (il réalisera entre autres les plans de la ville de Saint-Denis ainsi que les cartes des opérations militaires en 1806), Louis Richelot rentre à Rennes, riche d'une expérience significative. Il devient alors architecte des bâtiments militaires de la ville durant quatre années, et travaille pour d'autres architectes tels Philippe Binet et Mathurin Crucy. Avec ce dernier, il travaillera à la construction de la Cathédrale de Rennes.
Devenu veuf, il décide alors de partir pour l'Italie durant dix-huit mois, afin de découvrir l'Antiquité, la Renaissance et les célèbres villas palladiennes dont il a tant entendu parler. Ce périple renforce son gout pour le néoclassicisme et simplicité, grandeur et élégance deviennent ses maitres-mots.
De retour à Rennes en 1826, Louis Richelot s'établit à son compte et use du néoclassicisme pour les bâtiments qu'il construit. Il va également s'inspirer d'Andréa Palladio et de ses villas italiennes. Il est alors architecte de la Cathédrale de Rennes, puis du Département d'Ille et Vilaine, du Diocèse de Rennes et du Palais de Justice. C'est aussi un des premiers architectes locaux à prendre en charge les bâtiments classés Monuments Historiques (il sera alors chargé des travaux de restauration de la Cathédrale de Dol de Bretagne).
En tant qu'architecte du Département, Louis Richelot doit proposer des bâtiments clairement identifiables comme représentants du pouvoir, remplis de solennité et d'apparat. Il se chargera alors de la Sous-Préfecture, du Palais de Justice ou encore des casernes et prisons d'Ille et Vilaine.
Concernant les commandes privées, Richelot répond davantage à des demandes de sa famille. Il participe alors à l'émergence d'un nouveau quartier autour du Thabor en réalisant des hôtels particuliers, comme l'Hôtel de Courcy (aujourd'hui propriété de la région Bretagne), l'Hôtel Richelot, l'Hôtel Villemain, très fortement inspirées des villas palladiennes... Mais c'est surtout en dehors de la ville que les particuliers lui font commande. C'est ainsi qu'il concevra le château de Québriac, de la Gromillais, de la Chapelle-Chaussée, de la Houssaye...